Ce soir-là, il y avait...

Fernand, Philippe, Nico, Rodrigue, Emile, Fred et Alie, la gardienne du refuge...

C’était une vraie soirée de refuge, comme on les aime.

A l’abri du froid, dans la salle commune, on parlait de tout, de rien, on se racontait nos vies, par petits bouts, un peu, beaucoup, selon nos âges, notre expérience, notre pudeur. On riait beaucoup et de voir tous ces visages souriants, heureux d’être là, heureux de la vie et de l’instant, mon cœur se gonflait de plaisir. Encore une fois, je me disais que décidément ma vie carburait au contact, à la rencontre de l’autre, à la découverte d’autres horizons, au partage.

Et il est des lieux qui ont le don de rassembler les belles âmes où de révéler le meilleur de chacun. 

C’est le cas au refuge des Trois Fours dans les Vosges.

 

Nous y avons déjà vécu des moments tellement riches en 30 ans...

Je me souviens... par exemple de ce gardien qui malgré l’interdiction de restaurer ses clients nous avait invités à déguster un baeckhoeffe dans sa loge, je me souviens de cette nuit de Nouvel An, où venus à l’improviste et malgré un refuge privatisé, le (même) gardien nous avait trouvé une place dans le dortoir à la condition de ne pas en descendre et de nous faire discret. De là-haut, le spectacle des feux d’artifice dans la vallée était inoubliable. Je me souviens aussi de cette journée pourrie à jouer comme des démons au scrabble, avec deux curés en goguette (et Fred qui réinventait le dico), de repas gargantuesque, de "munstiflette" à tomber.

Je me souviens d’être venue ici alors que nous étions sur la route des Alpes et que nous avions dû faire demi-tour à l’annonce de l’arrivée imminente de notre fils. Nous avions quand même décidé de passer quelques jours aux Trois Fours avant de nous envoler pour la Thaïlande. Et là, je me souviens que je criais sur tous les toits que j’allais être maman (Ma grossesse avait duré 2 ans !)

Je me souviens aussi de cet été 2020 où dans ce même refuge, j’essayais de me changer les idées, dans l’attente de la confirmation d’un diagnostic qui allait changer ma vie. C’est ici que j’avais commencé à écrire mon 3è livre, que j’avais repris quelques forces pour affronter mon destin.

Aujourd’hui, un an plus tard, la tempête fait rage dehors et je me lève avec une envie irrésistible d’écrire… histoire de ne pas oublier, et puis j’avais envie de dire MERCI à Fernand, Philippe, Nico, Rodrigue, Emile, Fred et surtout à Alie pour son formidable don d'entremetteuse (en tout bien tout honneur évidemment!), pour cette belle soirée hier, pour leur sourire, leur joie de vivre et leur ouverture.

N’est-ce pas là finalement toute la richesse de la vie ?

 

Nous étions dans une bulle, loin du tumulte, loin de tous les tracas qui n’en finissent plus depuis deux ans.


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