La tête dans les étoiles...

La journée avait commencé comme toutes les autres. Un réveil un peu pénible malgré une bonne nuit, l'envie de rester au lit, au chaud, et un lever bien obligé pour réveiller ma puce lui préparer ses tartines et la voir partir à l'école.

J'étais loin de me douter ce que cette journée allait me réserver.

Elle a d'abord commencé par un rendez-vous chez la coiffeuse. Rien de bien extraordinaire jusque-là mais rendez-vous plus que nécessaire parce que je commençais vraiment à ressembler à la tête de mon chien ! Ce toilettage effectué, je reviens à la maison pour me mettre au travail. Des coups de fil à passer en nombre, des problèmes à solutionner, des réponses à trouver, des livres à vendre. La liste des tâches de la journée s'étalait devant mes yeux, et elle était longue.

La veille j'avais demandé aux personnes qui avaient commandé Mektoub ou l’incroyable destin d’un cancer du sein, de publier un avis sur Facebook. Mon objectif était d'en obtenir au moins 25 d'ici le 20 janvier. Je devais aussi essayer d'obtenir une réponse, après maints essais, de l'atelier de confection et du magasin qui allaient servir de relais, pour la vente des vêtements Wabi Zabi. J'avais hâte de lancer cette production et de pouvoir enfin concrétiser ce projet qui me tenait à cœur et qui avait fait l'objet d'une campagne de crowdfunding en novembre.
Bon je ferai ce que je pourrai. Ceux qui m'ont lu savent qu’après le cancer, j'ai pris quelques bonnes résolutions, dont celle de ne plus me mettre la pression pour quoi que ce soit. Pas toujours évident, parfois déstabilisant pour mon entourage, mais je mets un point d’honneur à tenir ce cap.

La première bonne nouvelle de la journée arriva avec la confirmation du magasin Singulières, situé à Liège, qui confirmait sa volonté de collaborer au projet Wabi Zabi. Une formidable nouvelle pour nous ! Ce partenaire défend en effet de très belles valeurs et j'espérais vraiment pouvoir m'appuyer sur eux dans la suite de cette aventure.

Dans la foulée, je laisse encore quelques messages sur le répondeur de l'atelier de confection, en espérant qu'ils me répondent enfin et en espérant qu'ils ne me poursuivent pas pour harcèlement!

Un coup de fil du journal l'Avenir pour valider des propositions de sujets d'articles (merci Brigitte), arriva tout de suite après. Encore de belles rencontres en perspective. Dans l'après-midi je pris mon bâton de pèlerin pour promouvoir mon livre et le proposer à la vente à l'Atelier 12 situé à Barvaux s/ Ourthe. Une très belle rencontre, prometteuse de belles ventes, qui me mit en joie. Pour ne rien gâcher, Mektoub allait être entouré d’œuvres d’artistes belges de toute beauté ! Que rêver de mieux comme écrin ?

J'étais déjà sur un petit nuage.

Après une petite balade dans les bois, je contactais Catherine. Cette dame avait généreusement soutenu le projet Wabi Zabi pendant la campagne de crowdfunding et je devais encore l'interroger pour rédiger un bout de son histoire. Une petite histoire qui allait baptiser un modèle de la ligne Wabi Zabi. J'étais loin de me douter de ce que cet entretien allait me réserver. Alors que j'ai l’interrompais dans sa lecture de Mektoub, elle m'accueillit avec des compliments et un enthousiasme qui m’allaient droit au cœur. Au fil de l’entretien, je découvris une personnalité extraordinaire de générosité et d'altruisme qui me fit monter les larmes aux yeux. Je l'avais imaginé souffrant d'un cancer, battante, elle était "juste" une grande dame au grand cœur qui se donnait pour principe de redistribuer un peu du bonheur qu'elle avait reçu en abondance pendant sa vie. Je me réjouissais de la rencontrer un jour, de pouvoir mettre un visage sur cette voix, je ne savais comment lui dire merci...

J’avais du mal à redescendre sur terre.

J'étais déjà surexcitée et la soirée n'était pas terminée. À peine avais-je raccroché que je recevais enfin des nouvelles de l'atelier de confection avec lequel je souhaitais collaborer pour Wabi Zabi. Nous allions pouvoir passer à l'action! Autant dire que mon niveau d'excitation était à son comble. Et ce n’était pas fini, la soirée s'acheva avec la publication de 6 posts sur Facebook/Instagram et la promesse d'une dizaine d'autres, la vente de 9 bouquins dans la foulée et un portrait super bien présenté du livre et de son humble auteur, par Alicia du Service du Livre Luxembourgeois dans l'émission Ar(rê)t Culture sur TVLux.

J'étais une femme comblée, consciente de l'incroyable richesse de cette journée et de la plus que probabilité qu'elle ne se répète avant longtemps.  GRATITUDE!

En sortant Naya (notre chien) ce soir-là, j’ai regardé le ciel dégagé et j'ai presque eu l'impression que les étoiles me souriaient!

(Et si c'est pas vrai, laissez m'en l'illusion parce que c'était trop bon!)