Un jour, j'ai porté une robe de princesse

𝑼𝒏 𝒍𝒖𝒏𝒅𝒊, 𝒖𝒏𝒆 𝒑𝒆𝒕𝒊𝒕𝒆 𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆…

 

Eh oui, un jour, j’ai porté une robe de princesse!

Si, comme je vous le dis ! Et ceux qui me connaissent en chair et en os doivent bien rire, parce que m’imaginer en princesse doit leur demander une bonne dose d’imagination !

Bon là, sur la photo, c’est bien moi (je sais, j’ai le sens de l’autodérision). Aux États-Unis encore une fois. Ils m’auront décidément fait faire n’importe quoi. Je ne sais d’ailleurs pas ce que je préférais entre le costume de majorette ringard (voir une autre histoire de lundi) et cette robe qui a toute une histoire.

Je vous la raconte et je vous permets de rire aux éclats !

Vous avez déjà tous entendu parler de ces fameux bals de fin d’année des High Schools. Ce que vous ne savez peut-être pas, c’est que n’y vont que celles qui y sont invitées en bonne et due forme. Les filles de dernière année en discutent pendant toute l’année, le suspens est omniprésent, c’est à qui sera invitée la première, les paris vont bon train et il y va de votre réputation. Pas d’invitation ? Vous êtes une looseuse. Une fois cette formalité acquise, vous passez des jours à imaginer votre tenue, à la choisir, à faire des essayages. La robe vaut son pesant d’or, mais que ne seriez-vous prête à sacrifier pour être la plus belle ?

Le jour J, l’excitation est à son comble, vous passez des heures dans votre salle de bains à vous maquiller, à téléphoner à votre copine pour vérifier qu’elle panique tout autant que vous en poussant des petits cris stridents à réveiller les morts. Vous êtes au bord de la syncope quand votre prince charmant sonne à la porte. Il est évidemment costumé, peigné, parfumé et il a laissé sa Cadillac garée devant la porte. Les plus chanceuses ont même droit à la limousine.

Moi, la petite Belge perdue dans toute cette excitation, encore rebelle à ses heures, j’observais la scène avec grande attention. En priant tous les Dieux du ciel (c’était mal barré, je ne suis pas croyante) de me laisser bien en dehors de tout ça et de me préserver de toute cette folie ambiante. Et tout allait bien puisque je parvenais à esquiver les invitations (en fait, je ne faisais pas assez Barbie et aucun garçon n’avait osé se risquer à m’inviter !).

C’était sans compter sur la ténacité de ma mère américaine qui, après m’avoir contrainte de défiler en jupette sur les terrains de foot, s’était mise en tête de me trouver un cavalier. Justement, tiens, le fils d’une de ses amies venait de se faire larguer deux semaines avant la soirée S (ben oui Jour J, soirée S). Ça ne pouvait pas mieux tomber et c’est bien connu, le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Ma mère de substitution jubilait, exultait. J’allais connaître LA soirée du siècle. Mon éducation serait enfin complète.

Ni une ni deux, nous nous en fûmes choisir une robe. À bien y réfléchir, je me demande même si elle ne l’avait pas choisie pour moi !

Mais, sans doute, quelque part, quelques dieux m’avaient entendue parce que quelques jours après l’achat, ledit cavalier se rabibocha avec sa dulcinée, me laissant sur le carreau. Un affront pour ma mère, décidément toujours aussi américaine. Ô joie, ô grâce ! J’étais sauvée !
Nous aurions pu faire profil bas, ramener la robe sans plus attendre et ne plus en parler ?

 

Mais que nenni ! Avant de ramener la robe au magasin, elle me demanda de l’enfiler, elle passa une heure à me maquiller et je dus me soumettre à une séance de shooting photo. La face était sauvée ! (Finir mon année aux États-Unis était à ce prix-là !)

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Dominique Dupont (mardi, 14 mai 2024 09:00)

    Tu m'as bien fait rire, en effet, Valérie !
    Je t'imagine tellement mal dans ce genre de soirée ! :)